Dès mon arrivée, il m’a suffi d’attendre deux minutes pour qu’un premier employé vienne me demander mon nom pour la réservation. Jusque-là, tout allait bien. Mon nom de famille, court (deux lettres) et souvent mal prononcé, a apparemment semé la confusion, puisqu’un second serveur est arrivé peu après, sans que rien ne se passe. Deux minutes plus tard, un troisième serveur s’est approché et a lancé à celui censé s’occuper de moi : « Occupe-toi de cette personne, ça fait dix minutes qu’il attend. » En réalité, j’attendais depuis cinq minutes à peine… mais cela donnait déjà un aperçu de l’organisation sur place.
On me propose alors les cartes des tapas, vins et boissons. À ce stade, tout semble correct, jusqu’à ce que je découvre l’environnement. Contrairement aux photos du site, les transats étaient recouverts d’un tissu bleu foncé peu esthétique. Les cartes, quant à elles, n’étaient que de simples morceaux de carton, similaires à ceux qu’on pourrait récupérer dans un colis Amazon bon marché.
Les serveurs avaient l’air épuisés, sans doute à cause de la chaleur. On peut se demander s’ils ont accès à des ventilateurs ou à un minimum de rafraîchissements pour tenir la journée. Un point à revoir sérieusement pour leur bien-être.
Autre grosse déception : la carte des repas. Celle que j'avais consultée en ligne semblait plus complète. Je comptais prendre une salade César, introuvable sur place. Je me suis donc rabattu sur une planche de charcuterie et de fromage. Quelle erreur : 6 petits morceaux de saucisson (secs), 3 fines tranches de comté coupées en deux pour donner l'illusion du double, le tout accompagné de quelques feuilles de laitue. Le fromage, tiède, avait un goût semblable à celui d’un comté affiné 6 mois basique de supermarché. La présentation était franchement négligée, comme si le plat avait été bâclé à la dernière minute.
La planche de fruits, elle aussi, fut une véritable blague. Pour le prix, je m’attendais à quelque chose de soigné et varié. J’ai eu droit à une demi-banane coupée en deux, quelques morceaux de melon (quasiment non épépinés), 4 morceaux de pastèque posés à la va-vite, 4 abricots et 4 fraises, tous jetés sur la planche sans soin. Que se passe-t-il en cuisine ?
Ajoutez à cela l’ambiance sonore : entre les clients mal élevés qui hurlent et rient à pleins poumons, et les discussions bruyantes, difficile de profiter du calme. L’intimité est quasi inexistante, de simples barrières en bois ajouré séparent les transats du reste de la plage. Certaines femmes se promènent seins nus, ce qui peut gêner certains clients, surtout en présence d’enfants. Rien contre cela en soi, mais un minimum de discrétion serait apprécié dans ce contexte, nous ne sommes pas sur l'Espiguette !
J’ai beau faire jeune, ça ne justifie pas les regards insistants ni les remarques déplacées du style : « Il est pas trop jeune pour être ici tout seul ? »… À ce stade, je ne sais plus si c’est le Grau-du-Roi ou le respect qui est en vacances.
En résumé, si votre objectif est simplement de profiter de la mer en limitant les dépenses, installez-vous à deux mètres sur le sable avec votre propre serviette, l’expérience ne sera pas si différente. Sinon, passez votre chemin et privilégiez un beach club plus moderne, mieux organisé et offrant un service plus professionnel, tant sur le plan de l’accueil que du confort, de l’ambiance, de la qualité des plats, ou même des photos en ligne.
J’admets que mon regard peut sembler exigeant, habitué aux standards de Cannes ou de Saint-Tropez. À vous de juger par vous-même.
Pour finir sur une note plus légère, les serveurs sont plutôt charmants, bien bâtis et très respectueux (peut-être même un peu trop, face à certaines clientes malpolies). Mesdames, et messieurs ?, à bon entendeur… mais rappelons tout de même que nous ne sommes pas sur Tinder !